Droit de réponse à l’article de Challenge.ma du 17 avril 2025(Conformément à l’article 115 de la loi n° 88-13 relative à la presse et à l’édition, vous a été demandée la publication de droite de réponse dans un délai de trois jours, ce qui n’a pas été respecté)
« L’homme d’affaires Suisse Rodolphe PEDRO en difficulté sur son activité de textile au Maroc »
de RACHID BOUTALEB
Par Rodolphe PEDRO
Président, entrepreneur et investisseur engagé au Maroc depuis plus de vingt ans
Président d’un consortium international d’investisseurs privés, actif dans plusieurs secteurs au Maroc et à l’international.
Droit de réponse à l’article de Challenge.ma du 17 avril 2025(Conformément à l’article 115 de la loi n° 88-13 relative à la presse et à l’édition, vous a été demandée la publication de droite de réponse dans un délai de trois jours, ce qui n’a pas été respecté)
« L’homme d’affaires Suisse Rodolphe PEDRO en difficulté sur son activité de textile au Maroc »
de RACHID BOUTALEB
Par Rodolphe PEDRO
Président, entrepreneur et investisseur engagé au Maroc depuis plus de vingt ans
Président d’un consortium international d’investisseurs privés, actif dans plusieurs secteurs au Maroc et à l’international.
1. Une réponse indispensable à un manquement grave à l’éthique journalistique
Le 17 avril 2025, le site Challenge.ma publiait un article me désignant comme « en difficulté », avançant des faits partiels, non vérifiés, et surtout, sans m’avoir contacté une seule fois pour recueillir ma version des faits. Ni avant la publication, ni après. Et ce, malgré une demande formelle de droit de réponse, transmise à la rédaction, restée sans suite.
Ce comportement va à l’encontre des obligations fixées par la Charte nationale d’éthique de la presse au Maroc, adoptée en 2019, qui impose notamment :
(le devoir de vérifier ses sources, de croiser les points de vue, et de garantir un droit de réponse équitable à toute personne mise en cause.)
En ignorant ces principes fondamentaux, l’auteur de l’article a abandonné le terrain du journalisme pour celui de l’attaque personnelle.
2.Faut-il investir au Maroc ?
Je n’ai jamais cessé de prévenir : voici ce que j’ai vu
Depuis plus de vingt ans, nous investissons au Maroc. Et depuis des années, je n’ai cessé d’alerter sur le devenir préoccupant du secteur textile. Je ne suis jamais resté silencieux.
J’ai porté ces alertes partout où l’on m’a donné la parole — et souvent même là où l’on aurait préféré que je me taise.
Je les ai exprimées sur les plateaux de Medi1TV, dans la presse nationale, et jusqu’a dans les colonnes du Monde.
Et pourtant, rien n’a changé. Ou si peu.
Les chiffres sont sans appel :
Selon le HCP, 43 % des entreprises industrielles marocaines ont vu leur activité chuter de plus de 50 % depuis la pandémie. Selon l’AMITH, plus de 200 entreprises textiles ont fermé, causant la perte de plus de 11 000 emplois.
3. Travailler propre, c’est perdre. Tricher, c’est survivre
À Casablanca, nous avons construit une usine verte. Avec une station de traitement des eaux, une machine inédite transformant les boues en briques écologiques offertes à des projets sociaux.
Parce que la dignité ne se négocie pas : un réfectoire digne, des douches décentes, et des conditions humaines.
Et parce que l’avenir se construit avec l’excellence : un partenariat de fond avec l’ESITH, une école unique, qu’aucun équivalent européen ne surpasse.
Nous avons formé, transmis, respecté l’humain.
Mais chaque mois, ceux qui trichaient prospéraient. Et nous, qui faisions le choix de la conformité, perdions du terrain.
3. Travailler propre, c’est perdre. Tricher, c’est survivre
À Casablanca, nous avons construit une usine verte. Avec une station de traitement des eaux, une machine inédite transformant les boues en briques écologiques offertes à des projets sociaux.
Parce que la dignité ne se négocie pas : un réfectoire digne, des douches décentes, et des conditions humaines.
Et parce que l’avenir se construit avec l’excellence : un partenariat de fond avec l’ESITH, une école unique, qu’aucun équivalent européen ne surpasse.
Nous avons formé, transmis, respecté l’humain.
Mais chaque mois, ceux qui trichaient prospéraient. Et nous, qui faisions le choix de la conformité, perdions du terrain.
4. Donneurs d’ordre européens: une façade verte, une réalité obscure
Les leaders du fast fashion, comme INDITEX (Zara, Pull and Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho et Uterqüe), imposent aujourd’hui des audits incessants — aux coûts intégralement supportés par les producteurs marocains. Ils exigent des engagements éthiques, des certifications répétées, un formalisme rigide présenté comme un gage de responsabilité.
Mais lorsqu’il s’agit d’assumer le coût réel de ces exigences, ils ne s’acquittent pas de leur part.
Leurs marques se veulent vertes, éthiques, rassurantes. Elles sont pensées pour séduire les clientes finales.
Mais cette façade masque une réalité brutale : ils condamnent les producteurs marocains à tricher, la fraude devenant la norme — et, pour beaucoup, le seul moyen de survie.
En imposant des prix intenables, ces groupes deviennent les commanditaires indirects d’un modèle informel, où la sous-traitance dissimulée, les ateliers sans contrôle ni dignité, sont tolérés, voire nécessaires.
Et parfois, ce système tue.
« Comme à Tanger, en février 2021, où 28 ouvrières sont mortes noyées dans une cave-atelier textile, submergée par des pluies torrentielles. »
5. Un système marocain qui pénalise ceux qui respectent les règles
J’avais alerté les pouvoirs publics, en prenant l’exemple criant de la LYDEC :
Qu’on traite ou non ses eaux usées, la facture reste la même. Aucune incitation à faire bien. Aucun mérite à produire propre.
Ceux qui trichent s’en sortent. Ceux qui respectent s’essoufflent.
Il est temps d’instaurer un vrai système de bonus-malus :
Récompenser les vertueux. Sanctionner les pollueurs.
Sinon, c’est l’irresponsabilité qu’on cautionne.
6. Le Maroc, ce n’est pas qu’un pays d’investissement : c’est mon foyer
Je n’ai jamais considéré ce pays comme un simple terrain d’affaires.
Mes enfants sont marocains. Ma maison est ici, j’ai planté des racines, noué des liens, pris des risques.
Ce que j’ai construit au Maroc, je l’ai fait avec respect, loyauté, et la conviction qu’on peut bâtir autrement — avec sens, avec exigence, avec conviction.
7. Le discours royal et la réalité terrain : le grand écart
« Je respecte profondément la vision portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que j’ai toujours soutenue publiquement.
Il est un leader incontestable, et son action a fait du Royaume une véritable locomotive pour l’Afrique. »
8. Ce que j’ai vu : trahisons, coups bas, solitude
Ce que j’ai vu, ce n’est pas seulement la difficulté d’entreprendre. C’est la trahison des principes, de la parole donnée.
Des coups bas, de la solitude, des marchés perdus non pas par manque de compétitivité, mais à cause de jeux d’influence, de décisions opaques, de logiques claniques.
Trop d’acteurs responsables ont été écartés.
Trop de promesses ont été faites… puis rompues.
Des procédures paralysées, des marchés verrouillés au nom d’intérêts privés.
Aucune solidarité entre entrepreneurs. Aucun front commun.
Ceux qui contournent les règles prospèrent.
Ceux qui bâtissent avec rigueur s’isolent — ou s’épuisent.
8. Ce que j’ai vu : trahisons, coups bas, solitude
Ce que j’ai vu, ce n’est pas seulement la difficulté d’entreprendre. C’est la trahison des principes, de la parole donnée.
Des coups bas, de la solitude, des marchés perdus non pas par manque de compétitivité, mais à cause de jeux d’influence, de décisions opaques, de logiques claniques.
Trop d’acteurs responsables ont été écartés.
Trop de promesses ont été faites… puis rompues.
Des procédures paralysées, des marchés verrouillés au nom d’intérêts privés.
Aucune solidarité entre entrepreneurs. Aucun front commun.
Ceux qui contournent les règles prospèrent.
Ceux qui bâtissent avec rigueur s’isolent — ou s’épuisent.
9. Nous arrêtons. Pas par faiblesse, par cohérence
Nous avons résisté. Nous avons tenu. Longtemps.
Mais nous refusons de tricher.
Nous refusons de cautionner un système qui normalise l’informel et pénalise l’intégrité.
C’est pourquoi nous mettons fin, définitivement à notre activité textile au Maroc.
Avec dignité. Et la ferme volonté de rester fidèles à ce en quoi nous croyons.
10. Faut-il investir au Maroc ?
Le paradoxe marocain. Le Maroc dispose de tous les leviers pour réussir : une stabilité macroéconomique et sécuritaire, une jeunesse ambitieuse, une position géographique stratégique.
Mais sans un cadre juste, sans un écosystème qui protège l’intégrité, valorise l’effort et soutient l’investissement responsable, un investisseur isolé ne peut ni résister, ni prospérer.
Car lorsque les règles changent au gré des rapports de force, lorsque la loi devient affaire d’interprétation ou de réseau, l’incertitude s’installe — et avec elle, la défiance.
Dans ce climat, ce ne sont pas les plus compétents qui avancent, mais ceux qui savent manœuvrer dans les zones d’influence. Les projets durables, eux, s’usent. Se figent. Puis s’éteignent. En silence.
Et cette logique ne nuit pas qu’aux pionniers ou aux engagés. Elle freine l’élan national. Elle refroidit les investisseurs internationaux.
Car on n’investit pas là où l’arbitraire remplace la règle, où la stabilité n’est qu’une façade.
11. Ce droit de réponse est un devoir de clarté.
Mon droit de réponse est un acte de clarté. Je ne suis pas en difficulté. Je suis lucide.
Je défends ce que nous avons bâti, et j’alerte celles et ceux qui songent à investir à leur tour.
Ce pays mérite qu’on y croit. Mais il mérite aussi qu’on parle, sans langue de bois, de la réalité que nous avons vécue.


A Propos
Droit de réponse à l’article de challenge.ma du 17 Avril 2025
« L’homme d’affaires Suisse Rodolphe PEDRO
en difficulté sur son activité de textile au Maroc »
de RACHID BOUTALEB et repris par www.bladi.net

A Propos
Droit de réponse à l’article de challenge.ma du 17 Avril 2025
« L’homme d’affaires Suisse Rodolphe PEDRO
en difficulté sur son activité de textile au Maroc »
de RACHID BOUTALEB et repris par www.bladi.net